Itinéraire 4 : Sortie rafraichissante au fil de la Durance

Publié le : 12 mars 20188 mins de lecture

Les montagnes se jettent dans le lac artificiel de Serre-Ponçon, qui s’ouvre sur les vallées fruitières de la Durance et du Buëch. Entre routes viroleuses et baignades en eaux vives, cet itinéraire fleure bon les vacances toniques et aquatiques. A savourer en duo ou en groupe !

Prenons la route à partir du chef-lieu du « zéro cinq », Gap, carrefour aux confins du massif alpin et de l’Italie, porte ouverte vers les stations de ski… Rassurez-vous, l’été, la région est baignée de soleil, il fait bon y sortir la moto ! Le massif des Ecrins apporte même un brin de fraîcheur bienvenu en fin de journée.

N’omettez pas de glisser votre maillot de bain dans la sacoche réservoir, et sortez de la ville par la N94 en direction de Briançon. On respecte la vitesse, les contrôles étant nombreux sur cette nationale fréquentée. Si vous êtes déjà en quête de fraîcheur, les premiers spots de baignade dans le lac de Serre-Ponçon sont signalés autour de Chorges. Nous, on poursuit la nationale vers l’étendue d’eau elle-même, qui se traverse par le pont de Savines. De part et d’autre des parapets, la paisible surface bleutée reflète les majestueux sommets alentour. On a l’impression de faire du ski nautique !

Après le pont, nous conseillons aux amateurs d’architecture romane et de recueillement, une escapade à l’abbaye de Boscodon. Ils traverseront Savines-le-Lac, ses boutiques touristiques et ses campings. Ils obliqueront, quelques kilomètres plus loin, à droite sur la D568. Le lac n’est plus, la montagne dessine le paysage. Cette petite route bosselée traverse une agréable forêt de pin et ses effluves de résine. L’abbaye se devine au bout de quelques virages. A la descente, la vue sur les imposants sommets de Mourre Froid (2994 mètres) et du Mont Guillaume (2552 mètres) est exceptionnelle.

Retour à Savines, plaque tournante des villégiatures « balnéaires » en décor alpin. On oblique, à gauche, vers la D954. Débutent les réjouissances ! Cette départementale sinueuse domine l’étendue magique de Serre-Ponçon, qui se devine entre les arbres. Le motard ayant des fourmis dans les doigts peut y taquiner la poignée, en prenant garde aux campings cars, cyclistes et autres voitures de tourisme. Il peut aussi admirer les prairies fleuries qui, l’été venu, réveillent le paysage d’un chatoyant rouge coquelicot. La forêt de pins sylvestres et de bouleaux promet, elle, de belles couleurs jaunes et vertes à l’automne. On s’arrête pour admirer les amusants rochers des Demoiselles Coiffées, à Théüs, et on fait une pause au village-belvédère de Sauze-du-Lac, où l’on mesure l’immensité de la retenue d’eau artificielle.

La départementale devient tout simplement enjôleuse après Sauze, plongeant vers la surface aquatique en de taquines épingles à cheveux. Nous y croiserons de nombreux collègues motocyclistes. Des chemins de traverse, à dégoter soi-même, permettent d’accéder à de petites criques idéales pour la baignade. Avant de repartir, on n’oublie pas de s’équiper, de la tête casquée aux pieds bottés !

Le paysage, bordé d’abrupts versants en schiste gris, devient mystérieux. Le lac se referme dans un écrin montagneux. On parvient, presque intimidé, à l’embouchure de l’Ubaye. La rivière est réputée pour la pratique des sports d’eau vive. On quitte donc la D954 pour emprunter la D900, jusqu’au village Le Lauzet, où sont basés des loueurs de kayaks et de rafts. Le goudron y est aussi propice à l’amusement que le lit du torrent… Le motocycliste restera attentif aux camions, nombreux, qui rallient l’Italie.

Il s’arrête au village, puis fait demi-tour en direction de Saint-Vincent-les-Forts, par la D900b qui monte au milieu d’une forêt de hêtres et de mélèzes. Il poursuit le tour du lac de Serre-Ponçon en direction de La Bréole. Et il descend vers la surface au fil de grands lacets entre les champs de blé. L’odeur du foin coupé nous rappelle à la montagne. Le haut clocher de La Bréole offre un sympathique paysage bucolique. La moto laisse le lac, et ondule vers la vallée de la Durance. Elle traverse la rivière, très amincie par le barrage. Le complexe hydro-électrique de Serre-Ponçon se dévoile, en contrebas d’un immense barrage en remblais.

A peine hors itinéraire, nous conseillons aux motards avides de virolos, de grimper vers Chorges à droite par la D3. Cette petite route passant par le col Lebraut, offre une ascension toute en circonvolutions. Prenez garde aux cailloux ayant chuté de la paroi rocheuse, et aux parapets à l’ancienne, très proches du bitume. Après Chorges, les motards rassasiés récupéreront l’itinéraire par la D942, un peu plus loin à gauche sur la N84. Attention, les gendarmes cachent souvent un radar-jumelle à Saint-Etienne-le-Laus.

En direction de Tallard, la départementale longe les exploitations fruitières et viticoles de la vallée de la Durance, formant au printemps une mosaïque de couleurs. A l’été, les ombrières protégeant les arbres volent au vent comme des nappes de pique-nique. La roche rosit avant Tallard. Puis la nationale 85 (devenue D1085), très roulante, joue à cache-cache avec le canal de la Durance. On le suit jusqu’à Sisteron, en conduisant comme des agneaux…

A l’entrée de la ville, le motard oblique à droite vers la vallée du Buëch, par la D948. Entre les étendues de fruitiers et la montagne au loin, s’évapore le parfum de la lavande. On n’oublie pas un crochet par les intimes gorges de la Méouge, sur la D942, où l’odeur du buis succède à celle du romarin. On se gare le long des pitons rocheux, pour se baigner dans un torrent aux cascades vivifiantes. On se sèche, on s’équipe, et on revient vers Laragne-Montéglin sur la D1075. Le conducteur d’une moto à valises latérales s’y méfiera des camions, nombreux, qui passent au ras des maisons.

La liaison est rapide jusqu’au village de Serres. Faites attention aux dépassements, les véhicules arrivent vite en sens inverse. Après Serres, vous basculez vers la D994 en direction de Gap, via Veynes. A Pont-la-Barque, la route se referme le long de l’étroite gorge du Buëch. En plein soleil, gare au goudron fondu, toujours glissant. Puis la chaussée s’élargit, et traverse une vallée cultivée, parfumée par les clématites sauvages.

Les motards curieux ponctueront cet itinéraire par le domaine de Charance, sur les hauteurs de Gap. Le jardin paysager en terrasses, dédié aux roses, offre un superbe point de vue sur le gapençais. Le parking en terre mériterait quelques emplacements 2-roues sur une surface plane… Les plus enhardis  s’offriront ensuite un tour supplémentaire du lac de Serre-Ponçon… On n’en est jamais rassasié !

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