Itinéraire 18: De Monastères en châteaux

Comme les paysages que nous parcourrons dans l’arrière-pays varois, les bâtis provençaux ont traversé les siècles. D’abbayes en monastères, de villages en forêts, ce parcours guidera le motard à la recherche des plaisirs authentiques. L’autoroute A8 qui vous a déposé aux portes de la ville n’est plus qu’un souvenir. A Saint-Maximin, vous entrez de plain-pied dans la Provence historique. Saisissez le fil rouge en repérant l’édifice qui culmine au-dessus des toits. Cette imposante basilique est probablement le plus bel ouvrage gothique en Provence. Pour atteindre la première étape, vous devrez emprunter l’ex-N7 pour autant de kilomètres ; une bien courte incursion sur la Route des Vacances, comme on l’appelait dans les années soixante, qui s’étire de Paris à Menton. A Tourves vous ne verrez pas d’édifice religieux, mais les ruines du château qui gardait le village. Amateurs de vestiges, réjouissez-vous A Rougier par la D1, encore des ruines de château. La « grande route » s’arrête là puisque, après le golf, la D80 qui part à la conquête de la Sainte-Baume pointe son étroit ruban en direction de Nans les Pins, avant de l’attaquer par le flanc Nord. La Sainte-Baume, c’est l’autre géant de Provence, avec son pic de Bertagne culminant à 1042 m. A ses pieds s’étalent Aubagne, la métropole marseillaise et la Méditerranée. Mais vous êtes pour l’heure sur sa face septentrionale, à jouer du sélecteur pour relancer la mécanique après chaque épingle, noyée parmi les résineux dont l’ombre est parfois si dense qu’elle peut annihiler le jour. En débouchant sur le plateau, le parcours invite le voyageur pressé à désescalader la montagne par l’Est. Vous, pourrez aussi aller à l’opposé visiter l’hostellerie à seulement 3 km. Dans cette maison massive, ouverte à tous par les sœurs et frères dominicains, il est possible de se restaurer, dormir ou prier suivant le désir de l’instant. De l’ombre et de la fraîcheur Repus, vous repartirez à travers les chênes, érables et noisetiers jusqu’à Mazaugues, dont les glacières alimentaient Marseille jadis et la Roquebrussanne, autre village au cachet original dont il se dit que l’église Saint-Sauveur servit d’ébauche à la basilique de Saint-Maximin. Les plus audacieux pourront tirer un boulet jusqu’au circuit Paul Ricard, distant de 20 km, alors que les respectueux du tracé préfèreront la D5 qui, sur le contrefort de la montagne de la Loube, s’enfuit vers Brignoles la médiévale. Après tant de sites naturels, cette petite ville passerait pour une capitale. En été, il fait bon s’y rafraîchir. Et si le soleil chauffe encore trop votre cuir, écoutez ce conseil et partez vous réfugier sur les rives du lac de Carcès. Sur la route qui longe le Caramy, hors saison la circulation est inexistante. Carpe Diem L’appellation d’Origine Contrôlée vaut aussi pour les routes. A partir de Vins la voie devient étroite et viroleuse, tandis que se dresse sur la gauche un joli château transformé en chambre d’hôtes. Souvenir des mines de bauxite qui foisonnaient autour du village, les terres rouges mangent les abords de la D24 jusqu’à l’arrivée au lac. Vignes et oliviers se côtoient. Avant de contourner la paisible étendue, vous aurez à cœur de visiter l’abbaye du Thoronet, point d’orgue de ce parcours historique. Cachée dans la forêt de la Barbousière, cette abbaye issue de l’ordre des Citeaux est connue à travers le monde. Figurant parmi les plus remarquables du genre, elle a été classée monument historique. C’est donc glorifié et le cœur lavé par de nouveaux acquis, que vous repartirez par la même route goûter à la fraîcheur d’une course bucolique en bordure de lac, jusqu’à Carcès, cité fortifiée. La D562, puis la D3 vous guideront entre les domaines viticoles certifiés Côte de Provence jusqu’à Entrecastaux où vous découvrirez le château du Comte de Grignan et son jardin à la française, probablement les plus beaux du Var. L’eau, omniprésente dans le Haut-Var A 9 km par la D45, Cotignac est placée sous la protection du célèbre rocher abritant des habitations troglodytes. Avant d’y monter, une halte en terrasse sur la place plantée de platanes ne sera pas de refus. Au passage de Montfort, levez les yeux pour apercevoir son majestueux du château. Peut-être vous y distinguerez-vous les silhouettes de Templiers, ou celle de l’OVNI qui fut observé en 1968. La route longeant l’Argens n’est qu’émerveillements. Elle serpente dans le bois de Correns avant de s’immiscer dans les gorges fréquentées par les grimpeurs. A Barjols où l’eau, symbole de pureté, jaillit des fontaines, il ne reste que les vestiges du château de Pontevès érigé au XIVème siècle. Sur la D560 qui vous ramène à Saint-Maximin, Brue-Auriac donne l’occasion de croiser une dernière chapelle, celle de Notre-Dame, magnifique avec son prieuré. A Seillons, perché sur une butte de tuf, l’Argens prend sa source. Et à moins de 5 km,  Saint-Maximin dresse sa basilique comme un sémaphore annonçant le retour au port.

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