Itinéraire 1 : Le Ventoux avant tout !

Le Ventoux (1909 m) n’est pas qu’un graal de cyclistes, il s’affirme aussi attirant pour les motocyclistes. La montée vers le sommet, depuis Malaucène via le Mont-Serein (1445 m), s’avère une redoutable route à course de côte. Le revêtement parfait, sinueux à souhait, invitera même les moins téméraires à la prise d’angle. Mais avant de s’y attaquer,entamons la balade par le village de Séguret, perché sur une falaise, ponctuant un panorama de vignobles à la sortie de Violès. Nous sommes sur la route des Côtes-du-Rhône. En septembre-octobre, attention aux engins des exploitants viticoles et aux traces qu’ils laissent sur la route… Un peu plus loin, Vaison-la-Romaine, ses vestiges et son haut village médiéval, attire les touristes. Le motard ralliera Malaucène qui s’aborde par un parfait alignement de platanes, entre lesquels la glissade est interdite. Il se restaurera à l’une des multiples terrasses de ce passage obligé, avant d’attaquer le mythique, le seul, l’unique Mont-Ventoux… On use les pneus dans les coins et on s’amuse, regard toujours au loin, jusqu’au prochain virage… Cette sinueuse longue d’une vingtaine de kilomètres, entre Malaucène et le mont Serein, justifie à elle seule le parcours ! Alignements de virages sur une large chaussée peu fréquentée (le versant opposé l’est beaucoup plus), c’est le rêve des amateurs de sensations au guidon. Unique écueil sur un goudron parfait, les pommes de pin tombées en rafales de la pinède traversée par la chaussée… Veillez à ne pas poser sa roue avant dessus en plein virage, ou c’est votre pomme qui tâtera du bitume. Après la station du Mont Serein, on reprend une tranche de virage, plus étroits, en épingle. L’arrivée à l’observatoire météorologique du Ventoux vaut toutes les récompenses. Le lieu incite au respect. On découvre, fréquemment en plein vent, ce fameux paysage minéral seulement composé de pierriers, dénué de végétation, balayé par les rafales. On est sur la Lune ! Entre la station du Mont Serein et le sommet du Ventoux, sortir sa polaire de la sacoche réservoir. On grimpe à plus de 1800 mètres. Or, plus bas, on a transpiré sous le soleil. Dès que le thermomètre baisse, l’humide devient froid… La petite laine s’apprécie, même en été. Le conducteur comprendra, à la descente, pourquoi ne pas avoir attaqué le Ventoux par le versant de Bédoin. Les cyclistes viennent du monde entier y tâter du macadam lunaire. Il convient donc d’aborder la descente avec prudence. Les vélos sont nombreux, prennent de la place sur la largeur de la route, et sont souvent suivis d’une assistance peu regardante sur le clignotant en cas d’arrêt d’urgence… Sur ce versant, la RD 974 se dévoile étroite jusqu’en bas. Les rencontres peuvent être fatales. Prudence, donc, à la descente. A Bédoin, on se pose, on enlève la polaire et on se raconte les émotions ressenties au guidon. Après cette halte conviviale, le groupe de motard entame une balade plus soft, déambulant entre les villages ancestraux, parmi lesquels Crillon-le-Brave, juché sur une colline où les cyprès indiquent le sens du vent. Le revêtement se dégrade hélas aux abords du château de Barroux, dont le percepteur de dîme guettait les voyageurs sur la route en contrebas. Après avoir franchi ce passage obligé, on plonge avec curiosité vers les dentelles de Montmirail, écrin rocheux abritant vignes et collinettes, traversées par une sinueuse agréable bien qu’étroite et encaissée. Pas facile, surtout en fin d’itinéraire, au moment où la fatigue se fait sentir. Mais l’arrivée sur le village de La-Roque-Alric, bâti contre une épine calcaire, vaut ce détour sauvage. La dernière halte de cette balade moto au Mont Ventoux s’opère à Beaumes-de-Venise, où les amateurs de nectars fruités et alcoolisés feront le plein de muscat. Retour à Violès, où la vigne a colonisé la plaine. On peut se reposer et plonger dans les souvenirs engrangés lors de cette belle balade en moto.

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