Une route historique qui a marqué l’histoire : tel est le destin de la route Napoléon. Entre moyennes montagnes et large vallée de la Durance, elle mène les motards sur de fameux pas impériaux. Le moins que l’on puisse écrire, c’est qu’il ne faut plus une armée pour parcourir la route Napoléon, tellement elle est accueillante. L’empereur, lui, a dû ruser. Petit rappel Historique C’est en effet au retour de l’Ile d’Elbe, au début des Cent-Jours, le 1er mars 1815, que Napoléon débarque à Golfe Juan avec 1200 hommes, rien que ça ! En plein jour, devant les habitants surpris, un premier bivouac est installé sur le rivage. C’est le début de la remontée vers Paris qui durera un petit mois. Une troupe semblable, à travers les Alpes, cela laisse des traces historiques sur cette route de presque 400 kilomètres dont la construction a commencé sous l’Ancien Régime. A l’inverse du grand Homme Notre balade à deux roues commence au nord pour prendre la N85 vers la mer. Avant Gap, on est déjà en montagne puisque le Col Bayard est avalé sans sourciller avant une descente vertigineuse vers la ville. Sur deux roues, rien de mieux qu’une BMW R1200RT pour apprécier ces larges lacets. Très fréquentée, la Route Napoléon s’appelle alors D 1085 et emprunte la vallée de la Durance, autre monument, certes plus poétique. Ceux qui le souhaitent peuvent encore rester en hauteur en empruntant la D994 jusqu’à la Freissimouse, puis bifurquer sur la bucolique D19. Entre lac de montagne, pâturages et jolis villages, elle permet de ne pas longer trop longtemps l’autoroute A51. Revenu à la Durance, Tallard s’impose, incontournable par son château et son vin rouge particulier, à déguster à l’étape du soir. Ici, la vallée est large et l’amoureux de deux roues peut s’élancer       vers la Motte-du-Caire par la D104, au départ de Monétier-Allemont, pour éviter cette courte partie de la Route Napoléon, moins enthousiasmante parce que rectiligne en bord d’autoroute. La magie de Sisteron D’un coup d’œil, on comprend que  cette ville est un verrou entre deux parties du pays. Sa falaise l’engloutit littéralement et il faut bien sa forteresse majestueuse pour équilibrer le paysage. La D1085 devient D4085 et file vers Digne-les-Bains. Ensuite, grosse bifurcation pour passer au sein d’une montagne par une clue, gorge creusée perpendiculairement à la montagne par un cours d’eau. C’est bref, mais grandiose. Le roc abrupte offre toutes ses couches rocheuses de part et d’autre de la route. Le revêtement routier est toujours un plaisir, et l’on se surprend à quelques rêveries sous casque. Attention quand même, après Barrême, la clue de Taulanne arrive. Dangereuse, elle permet de passer par un énorme trou naturel avant lequel un coup de klaxon préventif est nécessaire, et même recommandé par un panneau de signalisation. La visite du petit bourg de Senez nous a plu. Son vieux pont et sa cathédrale au milieu des montagnes témoignent de son passé. La descente vers Castellane est faite de courbes qui s’entremêlent presque avant d’arriver au musée Citroën, fruit d’un passionné local. La petite ville est charmante, surmontée par sa chapelle sur éperon rocheux. Encore en forme pour y grimper à pieds ? Avant Saint Vallier de Thier, le pas de la Faye, sorte de petit col, fait tournicoter la moto sur elle-même jusqu’à un point de vue majestueux sur Grasse. Paysages Grassois A partir d’ici, la D6085, on pénètre en zone dense d’habitat. Le long de la route, on est frappé par les établissements à la gloire de Napoléon. Le relais impérial suit la halte de Napoléon, et bien d’autres. Après Grasse et ses odeurs parfaites, la route Napoléon prend un tunnel et devient voie rapide jusqu’à l’entrée de Cannes. Pour profiter au mieux d’un bain de pieds ou plus à Golfe-Juan, il ne faut pas oublier de passer devant la plaque commémorative du débarquement historique de 1815. Accrochée à l’Eglise Notre Dame de Bon Voyage, on la trouve en empruntant la ruelle pile en face du Palais des festivals. De quoi se souvenir encore de ce périple montagneux historique qui permit de relancer l’Empereur vers le pouvoir et, surtout, de faire une promenade moto relaxante.