Si l’envie vient un matin de vous envoyer promener sur une escapade courte et variée, vous avez choisi le bon itinéraire. Entre la vallée de la Durance et les gorges du Verdon, laissez-vous glisser au sein du parc naturel. Démarrez des termes de Gréoux, revenez-y par le plateau de Valensole. Emplissez vos yeux des paysages et vos poumons des effluves de lavandes en été, avant de repartir pour une semaine ou toute une année de travail, gonflé à bloc ! Avez-vous remarqué que du départ de nos balades, l’autoroute n’est jamais très loin ? C’est le moyen idéal et rapide pour rejoindre un point A. Justement, vous y êtes, A… 15 km de la sortie Cadarache, en passant par Vinon, Gréoux-les-Bains vous tend ses bras. La ville aux eaux bienfaisantes grouille de vie toute l’année. Requinqué par un petit-déjeuner, vous allez poursuivre, au gré de ses ondulations, la D952 en direction des gorges. Adoptez le rythme méridional ou prenez-vous pour un pilote du TT (célèbre course routière parcourant l’île de Man), c’est vous qui voyez ! Mais il serait incorrect de traverser sans l’admirer Saint-Martin-de-Drômes, d’ignorer les contrastes de verts d’une nature toujours haute en couleurs. A quelques kilomètres, Allemagne… en Provence vit sous la dominance de son château, classé monument historique. Aux alentours délectez-vous, selon l’heure, de miel ou d’escargots du Verdon. Même si cette promenade navigue « loin » de la fameuse rivière, elle est bien sur son territoire. Sur la droite, un champ de lavandes vous rappellera la proximité du plateau de Valensole. Croquez la vie A Riez, vous pourrez choisir de visiter le vieux village. Dans ce cas, prenez votre temps et prévoyez une journée, où presque, pour boucler sans stress cette randonnée motorisée. Bientôt, vous allez quitter la route « principale » pour la petite D56 et trouverez, à une vingtaine de kilomètres, Puimoisson. Empruntez la D953 sur 3 km au nord et surtout ne ratez pas la D108 s’étirant sur une platitude propice aux champs de lavandes et de blé qui se partagent le paysage sous la protection de Saint Jurs, lové dans le lointain au pied de sa montagne. En toute saison, le réseau secondaire est quasi-désert. Tiens, j’ai parlé trop vite. Un tracteur transportant ses récoltes nous croise et dans son sillage des effluves entêtantes. Juste avant de pénétrer dans Saint-Jurs, épreuve navigation : il faut prendre une petite route interdite aux + 19 tonnes, dont aucun panneau n’indique qu’elle mène à Estoublon (voir Difficultés). Ce n’est pas le Dakar, mais quand même ! Une pente douce de 7 km, où peu d’âmes vivent, vous entraînera dans le monde des cyclistes, moteur coupé (si vous le voulez bien) jusqu’au village. Des bouquets de saveurs Dans tous les cas, vous parviendrez à la Bégude-Blanche. Ne vous engouffrez pas sur la D907, car vous rateriez 5 km de délicieuses enfilades. Les services de l’équipement le savent, qui ont posé des panneaux « Danger Motards » pour refroidir leurs ardeurs sur cette D953. Au terme des séries de virolos la D8, sur la droite et rectiligne, guidera vos roues sur le plateau jusqu’à Valensole où vous aurez à cœur de déjeuner sur la place, de ravitailler la monture et de vous abreuver à la fontaine pour peu que vous n’ayez pas perdu la raison d’avoir humé tant de lavandes à la saison propice. Sinon revenez-y en été, car l’odeur comme la vue des épis bleutés courant à l’infini est un événement marquant dans la vie d’un routard. A la sortie de Valensole, une distillerie attirera peut-être votre regard. Vous pourrez tout y apprendre de la distillation du lavandin (voir A retenir) avant de repartir pour Gréoux. Durant 21 km, la route enchaîne ses virages harmonieux qui cessent seulement à la vue du château dominant la ville. La boucle est donc bouclée et la balade sur le point de s’achever, au point A justement !